Les rois et reines de France à travers leurs surnoms
Avec sérieux et une pointe d'humour, Cédric Lemagnent, directeur d'Eure Tourisme, revient dans son ouvrage "De Clodion le Chevelu au Roi Soleil. Révisez l'histoire de France à partir des surnoms des rois et des reines" sur les sobriquets donnés aux monarques de France. Une manière ludique et originale de comprendre notre Histoire. Cédric Lemagnent est l'invité de Véronique Alzieu, cette semaine dans La suite de l'Histoire.
L'origine de nos patronymes
"Nos noms actuels sont tous, à un moment ou à un autre, des surnoms" introduit Cédric Lemagnent. À l'époque antique, chacun avait un prénom, un nom et surnom, ce qu'on appelle le "tria nomina". C'est au Xème siècle qu'il a été décidé "que le nom devenait prénom et le surnom devenait patronyme donc nom"avant de devenir juridiquement valable à l'époque de François Ier.
Ces surnoms font très souvent référence à des critères précis comme un trait physique, un lieu, un prénom ou un métier et de manière plus ou moins positive.
Pourquoi les rois et les reines ont-ils des surnoms ?
Au XIIIème siècle, Louis IX (qu'on qualifiera de "prudhomme") souhaite centraliser l'Histoire de France dans un ouvrage dans un souci de compréhension. Il demande à Primat de Saint-Denis de s'atteler à la tâche et d'écrire "le roman des rois", ce qu'il fera pendant 24 ans. Devant les innombrables textes historiques, "les surnoms vont permettre de comprendre qui est qui" notamment lorsqu'il y à plusieurs nominations similaires comme par exemple pour le prénom Louis.
Claudion le Chevelu, Charles le Simple, PÉpin Le BREF : surnoms ou symboles ?
On pourrait croire que Claudion avait une tignasse digne des plus grands chanteurs de métal, mais c'est surtout son pouvoir qui est symbolisé dans le surnom "le chevelu", qui, à l'époque, était synonyme de puissance. Les surnoms qui reprennent une caractéristique physique sont souvent simples à retenir et comprendre. D'autres sobriquets sont un peu plus ambivalents comme Charles III dit "le simple". Malgré des choix douteux, comme donner la Normandie aux Vikings ou prendre le frère de son ennemi comme conseiller, sa simplicité peut aussi venir de son pragmatisme, cela dépend de l'interprétation de chacun.
"Si on prend Pépin le bref, sa femme Berthe au grand pied et leur fils Charlemagne, ils ont quand même un problème de taille."